• Une épingle surmontée d'une navette plate, un couteau à couper le velours, des pinces pour tirer les dents du peigne, des ciseaux, une passette et une aiguille. Tel étaient les outils des ouvriers de soie et tissutiers rubaniers. (Nos Ancêtres-vie et métiers n°4 décembre 2003).

    D'après Adolphe Laurent Joanne en 1865 dans son "Général de la France de Paris à la Méditerranée", la fabrication des rubans, aurait été introduite à Saint-Etienne dès le Xe siècle et aurait été durant longtemps inférieure à la fabrication de Saint-Chamond. Jusqu'à la fin du XVIIe siècle, il y avait peu de métiers à Saint-Etienne. Ils étaient répandus dans les campagnes.

    On appelait autrefois les rubaniers ouvriers de la petite navette, afin de les distinguer des tissutiers en draps d'or,  d'argent et de soir qui étaient désignés sous le nom d'ouvriers de la grande navette.

    Les premiers statuts relatifs à la profession de rubanier datent de 1403, sous le règne de Charles VI. Ils furent modifiés sous les règnes de Louis XII, Henri IV et Louis XIII.

    L'apprentissage durait quatre ans et le compagnonnage quatre autres années. Ensuite celui qui prétendait à la maitrise se devait de produire un chef-d'œuvre de rubanerie.

     En 1605, la ville de Saint-Etienne, avait pris un tel développement dans la rubannerie, que les ouvriers purent fonder une confrérie.

    La Révocation de l'édit de Nantes amena cette industrie à émigrer à Spitalfieds en Angleterre, puis à Bâle en Suisse.

    En 1786, la rubanerie française, et principalement celle de Saint-Etienne, approvisionnait l'Europe et les colonies de tous les pays.

    La Révolution française porta un coup à cette industrie qui ne reprit son essor qu'en 1800.

    Métier de rubanierEncyclopédie Diderot d'Alembert, métier à faire le ruban.

     


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  • Mon plus lointain ancêtre passementier et rubanier est Martin Mauglon né vers 1603, il se marie à Saint-Jean-Bonnefonds le 02-06-1658 avec Jeanne Riocreux. 

    Mes ancêtres passementiers et rubaniers

    acte de mariage trouvé sur la commune de Saint-Jean-Bonnefonds

     

    Martin décède le 16-10-1693 et Jeanne le 27-07-1680 tous deux à Saint-Jean-Bonnefonds. Ils ont eu au moins cinq enfants : Antoine dont je descends, Pierre né en 1665, Marie né en 1665, Jeanne née en 1667 et Estienne en 1672.

    Antoine est rubanier, il épouse en 1684 à Saint-Jean-Bonnefonds, Marguerite Flachat fille de Jean, rubanier et Benoite Bertail.

    Laurence Mauglon fille d'Antoine et Marguerite épouse  en 1719, toujours à Saint-Jean-B. Louis Roussier, lui aussi rubanier, fils de Jacques et Jeanne Bertail.

    Louis et Laurence auront au moins sept enfants dont Jean né en 1723 à Saint-Jean-B. qui épouse Marie Marconnet en 1761, fille de Michel et Gasparde vincent.

    Jean et Marie auront au moins quatre enfants dont Simon né en 1773 à Saint-Jean-B. qui épouse en 1798  Marie Claudine Marconnet fille de Jean et Claudine Goujon.

    Simon  et Marie Claudine auront au moins deux enfants dont Jeanne Marie née en 1798 à Saint-Jean-B. qui épouse en 1821 Jean Baptiste Fournel, fils d'Antoine et Marie Anne Epalle.

    Jeanne Marie et Jean Baptiste auront au moins deux enfants dont Marie Anne née en 1837 à Saint-Jean-B. qui épousera en 1857 Laurent Salomon, né en 1823  à Valmeinier en Savoie fils de Pierre François et Marie Marguerite Joet. Leur premier enfant, Jean Baptiste naitra à Saint-Jean-B.

    Laurent et Marie Anne quitteront Saint-Jean-Bonnefonds, ils iront vivre quelques temps à Valmeinier et quitteront la Savoie. Ils feront un cours séjour à Vandières en Champagne où s'est installé Jean François Salomon frère de Laurent. Un fils de Laurent, Joseph Louis Antoine naitra à Vandières. Puis la famille de Laurent partira vivre en Lorraine et s'y installera définitivement.


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  • Toute une branche des mes ancêtres vient de Saint-Jean-Bonnefonds et ses environs. Ils étaient rubaniers, tissutiers ou encore passementiers ou cloutiers. Certains venaient de Saint-Romain-les-Atheux ou encore de Firminy.

    Le cloutier suivait les anciennes coutumes du compagnonnage. Il participait aux grandes cérémonies en culotte courte et chapeau monté. Il avait les cheveux longs et tressés sur la tête. A la mort de l'un d'eux, on lui enlevait son chapeau et dénouait ses tresses. Entre-eux se pratiquait une très forte solidarité. 

    Dans l'atelier du cloutier, on pouvait y voir, une forge avec son soufflet, une enclume appelée cloutière. 

    Le cloutier était un artisan solitaire, son seul compagnon de travail était pour la plupart du temps un chien. Chien qui faisait souvent tourner la rue qui actionnait le soufflet.

     

    Mes ancêtres cloutiers 

    cloutier tirée du l'Encyclopédie Diderot d'Alembert

     

     

     


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  • Mon grand-père paternel a survécu à l'enfer de Verdun.

     

    Souvenirs de Verdun

    Image trouvée dans les papiers de ma mère.

     


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  • Mon histoire en images - défi Rêve -

    Ce défi de mon groupe PSP, mérite une petite explication.

    Au centre, deux de mes petites-filles, en Bourgogne.

    En haut à gauche, un de mes rêves,  posséder une roulotte. J'ai découvert qu'un de mes arrières-grands-pères descendait des gens du voyage.

    A droite, la boule de cristal, représente mes ancêtres verriers. Du côté de mon père, ses ancêtres ont travaillé à la cristallerie de Baccarat depuis sa création au XVIIIe siècle, jusqu'après la guerre 14/18. 

    Les photos, à gauche, le lac de La Pierre-Percée dans les Vosges et à droite Bonneval beau village de la Savoie.

     


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  • Je  souhaite une très bonne fête  à toutes les mamans avec ce dessin de Hansi qui pour moi représente beaucoup.

    Bonne fête à toutes les mamans


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  • En ce temps là...

    Au XVIe siècle, à Valmeinier trois familles portent le nom de SALLOMONT, Claude et Claudia sa femme et leurs trois enfants. Ils possèdent quatre vaches, trois chèvres et douze brebis. Gustin et ses cinq enfants qui ont une vache. Catherine et ses enfants avec une vache et une brebis. 

    Ils vivent à 1500 mètre d'altitude, subissant les longs hivers sous la neige. Dans leur maisons de pierre en partie enterrées pour se protéger du froid, les hommes et les bêtes cohabitent dans 30 m2 à peine : parents, enfants, vaches et moutons.

    Ils parlent le Savoyard : Claude et Gustin sont mes  ancêtres...

    Une famille Savoyarde : les SALOMON

    Valmeinier 1500m en hiver

    Les noms de nos ancêtres savoyards sont : SALOMON, JOET, PLAN, EXCOFFIER, BAUDIN, RICHARD, BERARD, BAUDIN, NORAZ, THOMASSET, TROCCAZ, SOFFRAY, MARCELLIN, ROCHE, DU PRAZ, ROCHAIX, BUFFAZ, MARCHAND, MARTIN, BARD, DIDIER, ALBRIEU, GIRARD, GUITTARD, RIBAUD, PICCON, ALLIZAND, DIDIER, PLAISANCE, GERMAIN, COLLOMBET, BOIS, PONCE, PICCON.

    Les communes sont : Valmeinier, Thyl, Saint-Michel-de-Maurienne, Valloire, Saint-Martin-de-la-Porte, L'Albanne, Orelle, Beaune. 

     


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  • La grand-mère Toinette aimait beaucoup les fleurs. Le grand-père Nicolas, pour les besoins de la famille, entretenait un petit potager derrière la maison familiale.

     

    Les fleurs et la grand-mère Muller

    Dès qu'il se trouvait un petit coin de terre libre entre les différents légumes de Nicolas, souvent se mettait à pousser des fleurs. Pas dupe Nicolas ne disait trop rien. S'il ronchonnait quelques fois, Toinette n'en tenait pas compte. 

    Les fleurs et la grand-mère Muller

    Petit à petit les fleurs grignotaient l'emplacement réservé aux légumes de Nicolas qui commença à moins apprécier pour finalement être vraiment mécontent. 

    Les fleurs et la grand-mère Muller

    Conciliant, pourtant, il décida de donner un carré de jardin à sa femme pour planter ses fleurs, ce dont elle lui fut reconnaissante. 

    Les fleurs et la grand-mère Muller

    Mais... le carré s'avéra très vite trop petit. Et doucement, Toinette recommença à envahir le jardin. Du moindre petit bout de terre on voyait apparaître des fleurs, qu'elle distribuait à tout le voisinage.

    Les fleurs et la grand-mère Muller

    De guère lasse, Nicolas laissa faire.

    Les fleurs et la grand-mère Muller


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  • Après deux garçons, la famille Muller espérait une fille. Un jour Ernest-Nicolas et Marie-Antoinette, les parents, désirant choisir des prénoms féminins, étaient réunis autour de la table familiale. Après plusieurs hésitations, ils se décidèrent pour Jeanne, prénom de la future marraine et sœur de Marie-Antoinette, et Adrienne, car son oncle Adrien imposait à tous ces neveux et nièces son prénom, quand tout à coup, une petite voix, venant de dessous la table se fit entendre : "moi je veux que ma petite sœur s'appelle Lucie, j'aime bien ce prénom". C'était Marcel, petit bout de chou de quatre ans, deuxième garçon de la famille. Lucie était le prénom d'une sœur de Ernest-Nicolas le père. Elle habitait à Montreuil-sous-Bois, non loin de Paris. Ainsi, le 24 octobre 1909, naquit une petite fille qui fut prénommée Jeanne, Lucie, Adrienne.

    1914-1918 - Une famille lorraine dans la tourmente

    Jeanne dans les bras de sa mère.

     

    Le premier août 1914, à la réception de l'ordre de mobilisation générale, la population civile est priée de quitter Longwy-haut. Tandis que les premiers réservistes rejoignent la place, le chef de gare et ses agents se replient. Ernest-Nicolas Muller, cheminot de son état sera obligé de quitter sa famille pour rejoindre le dépôt de Vanvey-sur-Ource en Côte-d'Or.

    Des civils, sous la direction du capitaine Erhart, organisent les départs. En trois semaines, près de 20.000 Italiens transitent par la gare. L'abbé Zorli, installé à l'hôtel du Commerce, prépare les convois. Leur exode va se poursuivre à pied. De part et d'autres des frontières françaises, les armées s'ébranlent, et bientôt, entre les armées françaises et allemandes, c'est l'affrontement au Luxembourg belge et dans le Pays-haut. De Rossignol, en Belgique où tombe l'écrivain Ernest Pschiari, Cons-la-Grande-Ville où est soigné celui qui allait devenir le grand fantaisiste Maurice Chevalier, partout le nombre des tués et des blessés est considérable. Le 20 août à deux heures du matin, le premier obus s'abat sur la place de Longwy. Le 21 et les jours suivants, les bombardements se poursuivent avec une intensité épouvantable, pulvérisant les ouvrages militaires, les édifices publics et les habitations. Les obus creusent de nombreuses brèches dans les remparts de la forteresse. L'ennemi s'acharne plus particulièrement sur le secteur nord et nord-ouest, la porte de Bourgogne est détruite, la courtine encadrant celle-ci, le flanc nord du bastion IV s'éboule dans les fossés.  Des casemates se lézardent. De nombreux blessés sont tués par l’effondrement de voûtes à l’hôpital de siège. Le major et les infirmiers sont débordés, partout la situation devient intenable. Mercredi 26 août vers 11 heures un drapeau blanc est hissé sur le bastion V. Et c'est au pied du château des Coulmys aujourd'hui disparu, que se déroulent les négociations. Au retour du commandant Régnier, des infirmiers allemands pénètrent dans la place pour évacuer les six cents blessés vers le château d'eau.  Les fanions et drapeaux militaires sont brûlés à proximité du pigeonnier militaire à l'extrémité de la rue de l'église. Des pigeons sont lâchés annonçant à toute la France l'imminence de la reddition de la place. Le soir du 26 août vers 20 heures, le lieutenant-colonel Darche accompagné de son secrétaire arrive en voiture à Esch-sur-Alzette au Luxembourg où il est reçu par le prince héritier d'Allemagne. La petite place de Longwy est tombée. les militaires français remettent leurs armes aux allemands. "L'ennemi ne s'empara que de ruines."

    La presse germanique célébra avec éclat la prise de Longwy. Les vainqueurs pénètrent au pas cadencé dans la place au son des fifres et des tambours. 

    La Porte de France est naturalisée allemande.

    Dans la soirée du 26 août, la garnison de Longwy, sous bonne escorte, prend le chemin de la captivité. Elle embarque en gare d'Aix-sur-Cloie en Belgique, puis par le Luxembourg, Kaiserlautern, Nuremberg, Chemnitz, le convoi de wagons bondés s'enfonce à l'intérieur de l'Allemagne. Puis c'est l'arrivée et l'installation dans l'immense camp de Königsbruck en Saxe.

    Le 08 septembre 1915, un groupe de prisonniers longoviciens du 164e R.I. pose devant un photographe.

    1914-1918 - Une famille lorraine dans la tourmente 

    On peut lire sur la carte : Campagne 1914-1915, souvenir de captivité

    Au premier rang, à gauche, assis les bras croisés Ernest Salomon frère de Marie Antoinette 

    Le 27 août 1914, un détachement allemand en position devant la face nord, interdit de pénétrer en ville. Telle est désormais la consigne. Les Allemands rassemblent sur la place les pièces d'artillerie capturées. Il faut désormais présenter un ausweiss (laissez-passer) pour obtenir l'autorisation d'entrer à l'intérieur de Longwy-Haut, dans l'espoir de récupérer quelques menus objets.

    La façade de l'hôtel de Ville est criblée d'éclats d'obus. Les deux maisonnettes attenant à l'église se sont effondrées. Le café de Paris et hôtel de l'Europe sont anéantis. Au sommet de la tour à demi ruinée le drapeau tricolore en fer est criblé de trous, mais continue à se dresser. La place d'armes est encombrée de douilles d'obus de débris de bois. A l'intérieur de l'église les voûtes des deux premières travées ainsi que celle du chœur se sont effondrées. Le vitrail de la chapelle de la Vierge figurant la place forte avec ses remparts a disparu. La rue de la manutention est en ruines, on peut même y voir la tombe d'un soldat artilleur du 5e régiment d'artillerie. Tout le quartier nord'est de la ville est en ruines. Ce sont des prisonniers russes, français et belges qui furent occupés à déblayer les rues et démonter les usines du bassin.

    Longwy-Bas n'a pas été épargné par le bombardement.

    L'ordonnance du 1er décembre 1915 fixe les modalités de la scolarité des enfants de 6 à 13 ans qui doivent fréquenter l'école allemande.

    En 1915, un groupe de civils est rassemblé sur la place de Longwy-Bas pour être transporté vers le midi de la France en passant par la Suisse. Chacun porte au cou sa fiche d'identification. Des infirmières allemandes les accompagnent. Marie-Antoinette Muller, ses enfants et ses parents, les grands-parents Salomon quittent donc la Lorraine pour la Suisse. Ils s'arrêtent à Chaffouse en Suisse où ils demeurent dans le train une journée et une nuit. Il fallait garder les rideaux baissés pour ne pas voir les trains allemands retournant en Allemagne. Puis de la Suisse ils revinrent sur Dijon pour enfin rejoindre Nicolas-Ernest Muller à Vanvey-sur-Ource. 

    En 1916 un autre groupe partira. Il est surtout composé de sinistrés et de malades. Les évacués, encombrés de balluchons se dirigent sous bonne escorte vers les quais d'embarquements.

    1914-1918 - Une famille lorraine dans la tourmente

     Départ d'un groupe de civils.

    Quant à la grand-mère Muller, la mère d'Ernest-Nicolas, elle ne voulut pas partir. Son époux était mort en 1915. Elle passa toute la guerre dans son village de Colmey.

    A leur arrivée à Vanvey, les grands-parents Salomon seront logés dans une petite maison appartenant aux fermiers Tilquin, ensuite, ils habiteront près de l'école des filles au fond d'une petite ruelle. Quant à la famille Muller, elle partit pour Châtillon-sur-Seine. Ils demeureront non loin de la gare, au 51 rue de Chaumont (adresse trouvée sur une carte datant de novembre 1915). De Châtillon, les enfants Muller prenaient souvent le train pour aller voir les grands- parents à Vanvey. Jeanne se souvenait encore, que peu avant d'arriver au village où étaient ses grands-parents, le long de la voie ferrée on pouvait voir une grotte, reproduction de la grotte Masabielle à Lourdes. Dès qu'elle l'apercevait, Jeanne savait que la gare était proche.

    Puis à nouveau ils déménageront pour aller à Arcis-sur-Aube au 27 rue Saint-Remy (adresse sur une carte de 1916), toujours près d'une gare. Une autre famille de cheminots habitait non loin d'eux, la famille Avril. L'école du village que les enfants fréquentèrent se trouvait au bord de l'eau. Dans le village, il y avait un marchand de bonbons, Roland, le plus jeune, y allait souvent acheter pour un sou de bonbons qu'il faisait partager en trois cornets pour lui et ses camarades.

    Nouveau déménagement, nous les retrouvons à Troyes au 57 rue de Preize (adresse du mois d'août 1918). C'est là à Troyes que Jeanne découvrira l'électricité. Toute la famille y compris le père dormait dans des lits cages qu'ils dépliaient tous les soirs. Lits que les parents avaient dû acheter. 

    Leur tante Suzanne Salomon habitait avec eux et travaillait dans une bonneterie. Un jour Suzanne et Jeanne  allèrent porter du tabac à un cousin de Jeanne, Auguste Goeuriot, et c'est à que Suzanne fit la connaissance de Louis Vicherat qui deviendra son mari.

    C'est à Troyes que Jeanne verra pour la première fois une grève, celle des bonnetiers. Ils marchaient en longeant le canal non loin de la bonneterie et en passant devant la maison de ses parents elles les entendit chanter :

    Vive les carabins ma mère

    Vive les carabins ma mère

    Ils ont les bras en bois de sapin

    Vive les carabins

    Et l'on s'en fout

    On a eu la s'maine anglaise

    Et l'on s'en fout

    On a eu nos 20 sous.

    Le Collège de Troyes était réquisitionné en hôpital, les collégiens allaient donc à l'école dans l'école primaire et les enfants de l'école primaire, quant à eux allèrent à l'école dans l'hôtel que le comte de Chambord avait mis à leur disposition.

    Le 11 novembre 1918, comme tous les jours, Jeanne partie à l'école. Mais ce matin là, la récréation dura plus longtemps que les autres jours. Les institutrices discutaient entre elles sans aucune envie apparente de reprendre les cours à la grande joie des enfants. Enfin on annonça aux fillettes que l'école était terminée pour la journée, qu'elles pouvaient rentrer chez elles car la guerre était finie. Sur le chemin du retour, c'était une liesse proche de la folie. Les gens chantaient, s'embrassaient. Jeanne étonnée par cette joie prit tout son temps pour rentrer. L'après-midi les bonneteries étaient toutes fermées, Suzanne, sa nièce Jeanne et ses deux neveux Marcel et André vont se promener sur la place de l'hôtel de Ville, les soldats fous de joie grimpaient sur les mâts pour enlever les drapeaux. C'était une ivresse générale.

    En Lorraine, pour leur départ de Longwy, les Allemands avaient récupéré les moyens de transports les plus divers, tels des voitures tirées par des bœufs, des chevaux, des ânes et mêmes des chiens. Certains se contentent d'une bicyclette. Les Autrichiens sont les premiers à quitter Longwy dès le 08 novembre 1918. Le 11 novembre, après cinquante-et-un mois d'occupation, l'armée allemande se retire, sous un pâle soleil, quelques drapeaux apparaissent aux fenêtres. Jour et nuit, l'armée allemande reflue dans un désordre indescriptible et se trouve embouteillée à Longwy. Enfin le 18 novembre à midi, le dernier officier allemand, le capitaine Ibsen, quitte Longwy et franchit la frontière à Aubange. Longwy est délivrée.

    La famille Muller rentre enfin en Lorraine. Ils partirent un matin dans un train de marchandises conduit par le père. Ils firent le voyage de retour en trois jours, faisant de fréquents arrêts. Le soir, on étalait des matelas dans un coin du compartiment. Durant le trajet, le père laissait toujours la porte du wagon ouverte en mettant une planche de protection et chacun faisait attention que le chat d'André qui lui avait été donné par une boulangère de Troyes, chat prénommé Kiki ne s'échappe pas. Enfin ils arrivèrent au terme de leur voyage pour découvrir leur ville, le quartier de Longwy-Haut durement touché par la guerre. Plus une maison, tout n'était que ruines et désolation, l'église n'avait plus de toit à son clocher, mais la citadelle de la ville était intacte.

    Ils allèrent vivre à Longwy-Bas dans le quartier Saint-Louis chez la grand-mère Salomon. n arrivant près de chez eux ils croisèrent le "petit" grand-père Salomon qui partait à la messe. Malheureusement, les meubles et le linge avaient été volés durant leur absence. Quelques temps après, imaginez la surprise de Marie-Antoinette quand elle vit ses draps et son linge séchant au soleil dans les jardins voisins. Très en colère, elle alla chez ses voisines afin de récupérer son bien tout en manifestant son indignation.

    Quelques mois après la guerre, ils rachetèrent la maison des grands-parents au 24 rue de Verdun dans le quartier Saint-Louis. La vie allait enfin reprendre son rythme. 

    Longwy fut reconstruite dans le même style qu'avant la guerre.

    Jeanne allait à l'école libre tenue par mademoiselle Roch. Le propriétaire était le comte de Saintignon, c'était l'école paroissiale.

    André avait gardé son chat Kiki. Tout les matins en se levant, il ouvrait la fenêtre de sa chambre afin que Kiki s'en aille pour que sa mère ne sache pas qu'il dormait dans la chambre. Le chat se glissait le long du mur et venait miauler devant la porte de la petite cuisine que l'on nommait "souillarde" afin qu'on lui ouvre la porte.

    André allait à l'école à l'asile Margaine, Jeanne y allait pour le patronage.

     


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